# EODE PRESS OFFICE/ REVUE DE PRESSE – PRESS REVIEW – ГАЗЕТА/ LUC MICHEL : GEOPOLITIQUE DU TCHAD DU MARÉCHAL DÉBY (PA RTIE 1) (ARCHIVES 2021)

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Préface pour une Biographie du maréchal Idriss Déby Itno (juin 2021) …

Texte intégral/

LUC MICHEL :
GEOPOLITIQUE DU TCHAD DU MARÉCHAL DÉBY (JUIN 2021)

Partie I

IDRISS DEBY ITNO,
UN BILAN GEOPOLITIQUE

* Préface au livre ‘LA DERNIERE BIOGRAPHIE DU MARECHAL IDRISS DEBY ITNO, qui tire « LE BILAN DEFINITIF DE L’ACTION PENDANT 40 ANS D’UN GRAND HOMME D’ETAT » …

Sans doute la biographie définitive du Maréchal du Tchad, écrite quelques jours avant la mort tragique du Maréchal.

Idriss Déby Itno a vécu toute sa vie en soldat, quatre décennies d’une vie combattante, sans repos. Et ayant vécu en soldat, il est tombé au champs d’honneur …

QUELQUES RAPPELS INDISPENSABLES SUR LES FONDEMENTS DE LA GEOPOLITIQUE

« La Géopolitique, je le dis, et c’est une affirmation personnelle, est la science majeure du XXIe siècle ! Au XIXe siècle, la science majeure était l’Economie politique. L’Economie politique de Marx. L’économie politique de Friedrich List qui est le père du Nationalisme économique. La science également d’Adam Smith, le père du libéralisme. A l’époque, l’Economie politique expliquait le monde. Aujourd’hui, et vous pouvez faire le tour des laboratoires idéologiques, il n’y a que la Géopolitique qui explique le monde »
– Luc MICHEL
(Colloque d’Abidjan, avril 2016).

La Géopolitique telle que je la conçois est une science, avec ses outils scientifiques et intellectuels. En ce sens, la Géopolitique est universelle et est la même à Washington, Paris, Moscou ou encore en Afrique.
Nous les géopoliticiens nous sommes quarante du XIXe siècle à nos jours (suivant Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:G%C3%A9opoliticien ). Un géopoliticien est celui qui développe des thèses géopolitique et une vision du monde. Moi je suis le géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique, développant une vision qui va de Moscou au Golfe de Guinée. Un géopolitologue est lui un spécialiste qui commente la géopolitique des autres. Mais depuis que la Géopolitique, science maudite en 1945, est redevenue à la mode vers 1980, on met le vocable « géopolitique » à toutes les sauces, souvent indigestes. Journalistes, intellos pédants, panélistes, tous confondent l’analyse des relations internationales immédiates avec la Géopolitique. Il ne suffit pas de faire des sauts de cabri (pour paraphraser de Gaulle) en criant « géopolitique pour pratiquer cette science.

Sans oublier l’irruption de l’irrationalité dans la Géopolitique contemporaine. On est passé d’une géopolitique « du grand échiquier » (le « Great Chessboard » du géopoliticien américain Zbigniew Brezinski) à une géopolitique des « tables de poker » (à l’ère des Trump, Erdogan, Macron), source d’instabilité et d’insécurité internationale… J’ai souvent souligné tous les dangers de cette géopolitique du bluff ou de l’émotion. Cette instabilité consacre la faillite définitive de la « géopolitique de l’émotion » (qui est tout sauf de la géopolitique). Ces fausses analyses qui confondent les chocs de l’actualité avec la véritable analyse géopolitique, à froid, sans passion ni illusions … La « géopolitique de l’émotion » est celle qui base ses « analyses » sur les discours électoraux, la rhétorique, les coups de dés opportunistes. Elle ne conduit qu’à des théories fumeuses, qualifiée de « tournants géopolitiques ». D’un côté, une analyse géopolitique rationnelle, de l’autre des farfeluteries idéologiques emplies d’émotion et d’irrationalité (du style « Trump, Erdogan et Poutine qui seraient unis dans le camp des nationalistes » – sic – ).

Un géopoliticiens maîtrise les cycles courts et longs (le conflit classique de la Géopolitique, Mer contre Terre, a 2.400 ans !), la triade géographie, espace et temps. Ajoutons que l’époque contemporaine a étendu le domaine de la Géopolitique en « Hard power » (la puissance brute), « soft power » et « sharp power » (le soft power des ennemis des USA).

Mais la Géopolitique est aussi celles de visions, de façons divergentes de concevoir et d’appréhender le monde (la philosophie allemande parle de Weltansschauung », de vision du monde).
Le même dossier géopolitique ne sera pas envisagé, vu de la même façon selon le centre de force d’où il est examiné. Si vous perdez de vue cela, vous perdez toute compréhension de cette science. Car c’est un des problèmes de l’Afrique. Il n’y a pas encore une « Géopolitique vue de l’Afrique » (à part des travaux pionniers, dont les miens). Donc, on adopte des points de vue, des analyses, des grilles de lecture qui sont celles de la Géopolitique anglo-saxonne, française ou parfois de la géopolitique russo-chinoise. On a donc par conséquence une vue qui est faussée

Enfin, la chose principale qu’il faut dire de la géopolitique est qu’on peut la résumer dans une maxime utile pour l’Afrique et les Africains de la manière suivante : « la dimension, c’est la puissance ! La puissance, c’est la liberté ! »
Qu’est-ce qui fait la puissance ? C’est la dimension des états, ce que l’on appelle en Géopolitique les « grands blocs continentaux », les « grands espaces ». Et cette dimension donne la vraie liberté.
La liberté, c’est alors quoi ? C’est de choisir son modèle politique, de choisir son modèle économique, de choisir son type de démocratie, de développement.
En ce sens je définis la Géopolitique comme la Science de la Puissance des états !

Ce long préambule pour expliquer que la Géopolitique du Tchad a été bien souvent oubliée, ignorée ou méconnue. Elle est pourtant fondamentale, en particulier pour comprendre le parcours de Idriss Déby Itno. Comme toujours ! Mais ici aussi, il y a deux façons de l’appréhender : vue de Ndjaména ou vue de Paris …

UN ACTEUR MAJEUR DE LA GEOPOLITIQUE AFRICAINE

Comprendre la GEOPOLITIQUE DU TCHAD du Président Idriss Deby Itno et la politique étrangère africaine et de voisinage que mène Ndjaména depuis 2011, c’est en déterminer les enjeux régionaux et africain. Tout d’abord comprendre comment depuis la destruction de la Jamahiriya en 2011, le Tchad a hérité du rôle géopolitique de la Libye de Kadhafi et est devenu l’ »Etat pivot » de la région.

LA GEOPOLITIQUE DU TCHAD (VUE DE NDJAMENA

Comprendre la GEOPOLITIQUE DU TCHAD du Président Idriss Deby Itno et la politique étrangère africaine et de voisinage que mène Ndjaména depuis 2011, c’est en déterminer les enjeux régionaux et africain. Tout d’abord comprendre comment depuis la destruction de la Jamahiriya en 2011, le Tchad a hérité du rôle géopolitique de la Libye de Kadhafi et est devenu l’ »Etat pivot » de la région.

Les trois axes de la Géopolitique tchadienne sont :
* Le Sahel et le Golfe de Guinée (dont la lutte implacable contre Boko-Haram et le ‘G5 Sahel’) ;
* La Libye et le Sahara (triangle stratégique Déby-Haftar-Al Sissi) ;
* L’Axe Tchad-Centrafrique-Soudan (avec la ‘Force mixte’).

Avec en arrière-plan la rivalité franco-russe en RCA (avec la propagande de Paris pour tenter d’opposer le Tchad et la Russie en Centrafrique), les enjeux budgétaires occidentaux, la relation Paris-Washington en Afrique :
Le Tchad, devenu l’Etat central géopolitique de l’Afrique saharienne et sub-saharienne et du Golfe de Guinée, voit la géopolitique de Ndjaména s’imposer, avec ses interactions dans la région (Libye, Sahel, Centrafrique, Mali, Soudan) face aux interventions françaises. Ce qui est en jeu fondamentalement : la confrontation franco-russe en Centrafrique, mais surtout la relation France-USA en Afrique. La grande peur de Paris est de perdre la main en RCA, perdre la confiance de Washington (qui présente la France « comme le nouveau shérif de l’Afrique ») et surtout ses appuis financiers et logistiques …

LE TCHAD DU PRESIDENT IDRISS DEBY ITNO ENTRE PANAFRICANISME ET REALITES PRAGMATIQUES GEOPOLITIQUES

Il faut esquisser la géopolitique pragmatique et réaliste du président tchadien Idriss Deby Itno, devenu « par le sang versé » le leader de la lutte panafricaine anti-djihadiste. Et comment il louvoie entre l’interventionnisme occidental et sa volonté panafricaniste d’émancipation africaine, notamment vers la constitution d’une force transnationale, noyau d’une future Armée africaine … »

LE TCHAD LEADER PANAFRICAIN DE LA LUTTE ANTI-TERRORISTE

Il faut tout d’abord analyser les visions et stratégies du Tchad du Président Idriss Déby Itno et son regard sur les Guerres du Sahel (perdue par la France, voir le livre fondamental de Marc-Antoine Pérouse de Montclos) (1) et de Libye (en cours d’internationalisation).

La géopolitique a horreur du vide. La Jamahiriya de Kadhafi était le pivot géopolitique de l’Afrique saharienne et sub-saharienene. Après son effondrement suite à l’agression des USA et de l’OTAN, c’est le Tchad qui joue ce rôle stabilisateur de pivot géopolitique. Mais il manque au Tchad les gigantesques moyens financiers de Kadhafi. Où le guide libyen utilisait l’arme financière, le président Idriss Déby Itno emploie son armée, la meilleure de la région, colonne vertébrale de l’Etat tchadien. Ndjaména est le fer de lance du combat anti-terroriste. Et le noyau dur du G5Sahel (capté par les occidentaux).

EN CES ANNÉES 2020-2021, LA GÉOPOLITIQUE TCHADIENNE ET SA DIPLOMATIE S’ORIENTENT DANS TROIS DOMAINES

* La guerre du Sahel, perdue par Paris et Barkhane face aux divers djihadistes. Ndjaména envisage une africanisation de la guerre, qui vise à éradiquer les terroristes. La pacification de la zone du Lac Tchad étant essentielle.

* La guerre en Libye, la stabilisation de la Libye étant essentielle pour le Tchad. L’action en Libye est régionale, supprimant la menace djihadiste et celle des groupes islamistes tchadiens d’opposition armée (parrainés par Tripoli et les qataris) dans la zone frontière entre la Libye, le Tchad, la Centrafrique (avec la force bipartite) et le Sud-Soudan (en particulier au Tibesti tchadien). Elle est globale et vise à neutraliser les islamistes de Tripoli et les djihadistes (Daech et AQMI), d’où le « triangle stratégique » Al Sissi – Haftar – Déby. Le Tchad est favorable à la « pax africana » en Libye (2).

* Enfin Ndjaména et Déby, avec le relais du tchadien Moussa Faki, président de la Commission de l’Union Africaine, défend les positions du Néopanafricanisme (3), notamment le retour de l’UA aux orientations de Kadhafi. Et les solutions africaines aux problèmes stratégiques africains : africanisation de la Guerre du Sahel, « Pax Africana » en Libye (soutenue aussi par Alger et Brazzaville), force de projection stratégique panafricaine …

NDJAMENA FACE A LA GUERRE PERDUE DU SAHEL PAR LA FRANCE

Le Tchad, qui a repris le rôle géopolitique de la défunte Jamahiriya de Kadhafi, après sa destruction programmée en 2011, joue un rôle central en Afrique sahélienne et sub-sahélienne. C’est le pivot géopolitique de la région. Elle doit cette place centrale à son Président Idriss Déby Itno et à la place qu’il occupe lui-même au premier plan du Néopanafricanisme, et au sein du courant néopanafricaniste au sein de l’Union Africaine. Le Tchad est aujourd’hui au cœur de la Guerre du Sahel contre les djihadistes. Et il doit faire face à la défaite de la France dans cette guerre. Je partage en effet l’analyse de Marc-Antoine Pérouse de Montclos (mais pas ses conclusions, je suis néopanafricaniste, Pérouse est un patriote français) sur la défaite française au Sahel (1).

Dans mes analyses j’ai toujours rappelé ce rôle géopolitique central que joue, avec le talent du Président Déby, le Tchad dans la Guerre du Sahel (4) et la vision que développe le Président Déby de cette Guerre du Sahel. Et comment son africanisation, avec l’aide de l’UA et de l’ONU, est la réponse pragmatique à la défaite française (5).

QUE PENSER DU DEBAT SUR BARKHANE AU SENAT FRANCAIS?

L’expert français de la Guerre du Sahel contre les djihadistes, Marc-Antoine Pérouse de Montclos, auteur de deux livres retentissants sur le sujet, le reconnaît : la France a déjà perdu la guerre du Sahel ! Le débat ouvert par le livre de Marc-Antoine Pérouse de Monclos est après ce livre-réquisitoire sorti de la sphère des spécialistes et a débordé enfin dans le domaine du grand public. « Dilemme au soleil. La France doit-elle rester au Sahel ? » titrait ‘Marianne’ ce 14 mai (magazine n°1209). L’hebdo parisien posait une série de questions mais pas sur les aspects essentiels de la guerre française au Sahel : « Deux soldats morts en quelques jours. Et une opération qui dure maintenant depuis plus de sept ans. Partir et voir les djihadistes prospérer ? Rester au risque de s’embourber ? “Marianne”, qui a accompagné en opération l’armée française, pèse le pour et le contre ». Le Sénat français (aux mains de l’opposition) s’est depuis emparé aujourd’hui du débat …

LA « CONQUETE DES ESPRITS ET DES CŒURS » :
L’ECHEC DE BARKHANE EST TOTAL DANS CE DOMAINE

Dans le débat au Sénat français, il manque une donnée essentielle : la haine de la France. Les généraux français des guerres d’Algérie et de sa jumelle la Guerre du Kamerun (1955-1971), la « petite guerre d’Algérie », ont alors défini la « théorie de la Guerre révolutionnaire », stratégie et tactique de la Contre-insurrection. Que l’ont enseigne toujours dans les écoles militaires américaines, les généraux du Pentagone étant de grands admirateurs de leurs prédécesseurs français des guerres coloniales (à l’instar du Général James Mattis, le premier patron du Pentagone sous Trump). Au cœur de cette « Guerre révolutionnaire », la « conquête des esprits et des cœurs ». L’échec de Barkhane est total dans ce domaine. Comme le révèlent les manifestations anti-françaises au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. Sur les sites militants africains, Barkhane y est décrite comme « la force d’occupation » ! Malgré la désinformation occidentale sur les manifestations anti-françaises, en particulier au Mali, cette haine est bien réelle, lourde, non rattrapable.

LE FACTEUR RUSSE

Manque aussi dans le débat sur Barkhane : la Russie. Absente de ‘Marianne’ comme dans le livre de Pérouse de Montclos. Cherchez bien ! Vous ne trouverez pas non plus la mention de la Centrafrique. Qui, si le pays n’appartient pas géographiquement au Sahel, est un élément essentiel de la défaite française au Sahel…

Emmanuel Macron était en visite au Tchad en décembre dernier pour discuter de l’avenir du G5 Sahel : « Emmanuel Macron est attendu ce 22 décembre au Tchad pour une visite de 48 heures au cours de laquelle il doit rencontrer le millier de militaires français déployés à N’Djamena dans le cadre de l’opération Barkhane. Le président français doit également avoir des entretiens avec son homologue Idriss Déby. La visite d’Emmanuel Macron au Tchad ce 22 décembre intervient dans un contexte de menaces persistantes des groupes jihadistes dans la région et alors que la force conjointe du G5 Sahel, à laquelle participe le Tchad, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est toujours en butte à des problèmes de financements.
A noter que un an après sa création, le G5 Sahel n’est toujours pas opérationnel »(dixit RFI) …
Motifs officiel de la visite, le financement de Barkhane.

Mais en réalité la crise en Centrafrique est « au coeur de la discussion avec Idriss Déby » (dixit France24) :
« Emmanuel Macron se rend ce week-end au Tchad, où il abordera notamment avec son homologue Idriss Déby la crise centrafricaine, a annoncé l’Élysée (…) À l’occasion de sa première visite au Tchad, le président doit s’entretenir avec son homologue au sujet des différentes crises auxquelles fait face ce pays du Sahel. Emmanuel Macron vient également chercher l’appui d’Idriss Déby pour contrer l’influence russe grandissante en République centrafricaine. Depuis décembre 2017, Moscou fournit des armes aux Forces armées de la Centrafrique (Faca). Près de 175 instructeurs russes, dont cinq militaires principalement employés par des entités privées, ont été envoyés dans le pays pour former deux bataillons de Faca. Le Kremlin s’est également assuré une bonne position grâce à Valeri Zakharov, nommé conseiller à la présidence centrafricaine en matière de sécurité nationale. Moscou a aussi lancé des négociations avec les troupes rebelles ex-Séléka et a (…) organisé en juillet dernier une rencontre entre le gouvernement centrafricain et des groupes armés dans la capitale soudanaise, Khartoum ».

« La France craint d’être supplantée par la Russie », commente France24 : « La France voit d’un très mauvais œil ces activités russes dans ce qu’elle considère encore être sa chasse gardée ». « La France craint d’être supplantée par la Russie auprès du gouvernement centrafricain », affirme de son côté Thierry Vircoulon, chercheur associé au centre Afrique de l’Ifri, interrogé par France 24. Pour le chercheur, la stratégie russe en Centrafrique est à comparer – « toute proportion gardée » – à celle déployée en Syrie. « [La Russie] y déploie des appuis militaires en faveur du gouvernement en place, essaye de faire de la médiation en faveur de la paix et donc devient une solution au conflit », explique-t-il.

Face à cela, la France cherche à regagner en influence dans le pays. En CEMAC et en particulier à N’djaména c’est loin d’être gagné …

LE PREMIER FORUM ECONOMIQUE TCHAD-RUSSIE

Le premier forum économique Tchad–Russie s’est ouvert le lundi 26 mars 2018 à l’hôtel Radisson Blu de N’Djamena. Plusieurs hommes d’affaires russes sont venus dans la capitale tchadienne pour l’occasion. Les entrepreneurs russes sont intéressés par les secteurs du pétrole, des mines et l’agro industrie au Tchad. Pour ce faire le président de la chambre des commerces de Moscou était a la tête d’une grande délégation qui a séjourné au pays de toumai.

Des représentants des grandes firmes russes ont échangé avec les hommes d’affaires et entrepreneurs tchadiens sur les possibilités d’engager des partenariats fructueux, expliqueait l’ambassadeur de la Fédération Russe au Tchad, Tchvykov Alexandre. Il s’agissait, selon le ministre des Mines, du Développement industriel, commercial et de la Promotion du Secteur privé, Youssouf Abassalah, « en plus de rechercher les secteurs porteurs, de tisser des relations pouvant permettre de booster le secteur privé au Tchad ». Cette édition devait aussi contribuer à poser les jalons d’une coopération durable et donner aux jeunes l’occasion de tirer profit du savoir-faire et de l’assistance technique et financière de ces nouveaux partenaires.

La Fédération de Russie est actuellement séduite par les opportunités en termes de coopération multilatérale que représente le continent Africain qui a commencé à enregistrer ces dernières années une croissance économique considérable, hissant par conséquent le continent en eldorado des affaires de demain. « L’Afrique représente non seulement pour la Fédération de Russie un véritable objectif de sa politique étrangère mais surtout à la recherche effrénée des nouveaux marchés ».

Dans cette optique, l’Association «Russie Business Centre» et l’Organisation Nationale Patronale des Entreprises du Tchad (ONAPET) ont organisé ce premier Forum Russo-Tchadien. Ce forum se tenait en prélude à la tenue du 22ème Forum Économique International de Saint-Pétersbourg qui s’est tenue du 24 au 26 mai 2018, sous la houlette du président Russe Vladimir Poutine. Il était question entre les opérateurs économiques tchadiens et russes de « saisir cette occasion idoine pour explorer le marché des deux pays, d’en déterminer les attentes, et de saisir les opportunités d’affaires en termes de partenariats techniques et financiers pour consolider cette coopération économique ». Ce Forum Économique International de Saint-Pétersbourg est un rendez-vous annuel des dirigeants et hommes d’affaires du monde entier.

LA RUSSIE INVESTIT AU TCHAD

La Fédération de Russie entend, à travers les banques commerciales et les groupes d’investisseurs privés, « soutenir le Tchad dans son plan national de développement notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’aménagement, des infrastructures, de la communication, de la télécommunication, de l’agro-industrie, ou encore de la préservation de l’environnement ». La Russie veut permettre au Tchad « de sortir de cette conjoncture économique et financière difficile en diversifiant son économie. Cependant, elle n’entend pas moins de l’abondance des ressources dont dispose le Tchad pour pouvoir répondre à la demande de son marché de consommation ».

L’industrie de l’automobile Russe en général est l’une des plus fiables au monde avec des véhicules et engins d’une solidité sans pareille. La Russie dispose d’une ingénierie de conception, particulièrement pour la réalisation des grands travaux d’aménagements des routes, ponts, barrages, aéroports. Ses entreprises offrent un double privilège au Tchad pour pouvoir acquérir des véhicules résistants, de bonne qualité et la construction d’infrastructures de base avec la formation de la main d’œuvre locale à moindre coût.

Cela permettra ainsi au pays de Toumaï de relever plusieurs défis importants pour l’amorce son développement économique.

IDRISS DEBY AU SOMMET RUSSIE AFRIQUE (OCTOBRE 2019)

« le Tchad est un pays vierge aux potentialités à exploiter», y affirmait Idriss Déby Itno ! Lors du premier sommet Russie-Afrique tenu à Sotchi du 23 au 24 octobre dernier, le président tchadien Idriss Deby a aussi et surtout vanté les relations entre l’Afrique et l’URS pour les indépendances africaines

Devant un parterre des participants et des chefs d’Etats Africais, Idriss Deby du Tchad, a lâché à l’assistance, que les relations entre l’Afrique et la Russie remontent à l’histoire de la lutte de libération des peuples africains du joug colonial. « Le soutien multiforme de l’Union Soviétique, dans les années 60, aux différents mouvements de libération en Afrique, a été un facteur déterminant dans la décolonisation du Continent », a-t-il informé. C’est une marque que l’Afrique ne va oublier. « L’Afrique ne saurait oublier ce précieux soutien historique à son combat pour l’indépendance politique, la liberté et la justice », a sommé le président tchadien. A cela, « il convient d’ajouter les milliers des bourses accordées aux étudiants africains, pour se former dans les universités et instituts aussi bien de l’ex-URSS que de la Russie d’aujourd’hui. Ces étudiants formés, civils comme militaires, dont des centaines des Tchadiens, dans des domaines aussi divers que variés, ont fortement contribué, et continuent de jouer un rôle dans le processus de développement de nos pays », a-t-il poursuivi.

« LE TCHAD EST UN PAYS VIERGE AUX POTENTIALITES A EXPLOITER» (IDRISS DEBY ITNO)

Ce forum selon Deby, constituait donc une grande opportunité pour relancer une coopération, déjà établie de longue date, au socle bien solide, afin de l’adapter au contexte et défis actuels du monde. « Il me plaît, à cet égard, de saluer l’organisation en marge de ce Sommet, d’un Forum économique réunissant les entrepreneurs et opérateurs économiques de deux parties. L’Afrique, malgré ses difficultés et fragilités, est le seul continent où une croissance à deux chiffres, est observée. A ce titre, elle offre d’immenses opportunités à un partenaire fiable comme la Russie pour une coopération mutuellement bénéfique », s’est réjoui Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad.

« Dans cette perspective, je voudrais, d’ores et déjà, exprimer l’intérêt que porte mon pays à toute forme de coopération bilatérale avec la Russie, dans tous les domaines », a-t-il renchéri. Pour Deby, le Tchad est un pays vierge, aux potentialités énormes qui n’attendent qu’à être exploitées. Le Code d’investissements en vigueur dit-il, offre toutes les facilités et garanties nécessaires aux investisseurs. « Tous les investisseurs russes, publics et privés, intéressés y sont cordialement invités », a-t-il invité.

« Nous marquons un intérêt particulier pour des investissements accompagnés de transfert de compétence et de technologie, pour faciliter la transformation de nos ressources naturelles sur place, et contribuer à la diversification de notre économie », a rassuré Deby à l’assistance.

LA COOPERATION ECONOMIQUE RUSSO-TCHADIENNE :
ROSATOM, L’ALTERNATIVE RUSSE AU NUCLEAIRE CIVIL EN AFRIQUE

Pas à pas, les russes construisent un empire du nucléaire en Afrique. Le nucléaire civil est-il une option pour le Tchad face à la faible capacité de production du pays en matière énergétique ? C’est par l’affirmative que répond l’agence fédérale de l’énergie atomique Rosatom, l’entreprise d’État russe.

Le Président tchadien, Idriss Déby, prévoit une visite d’Etat en Russie pour approfondir les domaines de coopération avec son homologue Vladimir Poutine. Il se susurre que les deux dirigeants devraient aborder la brûlante question du nucléaire. L’enjeu énergétique constitue actuellement un défi majeur de développement pour le Tchad. Sujet qui pourrait être au centre des discussions entre le chef de l’Etat tchadien, Idris Déby, et son homologue russe, Vladimir Poutine, lors d’un voyage du dirigeant de ce pays d’Afrique Centrale prévu cette année à Moscou.

Mi-décembre 2019, le ministre tchadien en charge des Affaires étrangères, Mahamat Zene Chérif, avait insisté: « Echanger sur la coopération entre le Tchad et la Russie qui date de 1964 sera au centre des discussions », au moment où le Tchad a mis l’option sur le nucléaire civil. Déjà en novembre dernier, l’Agence fédérale de l’énergie atomique (Rosatom), par la voie de son PDG section Afrique, Dmitry Shornikov, indiquait que « le nucléaire revient beaucoup, beaucoup moins cher (…). Notre stratégie est que si nous créons une spécialité nucléaire, elle est entièrement gérée par le personnel local ». « Nous voudrions que vous, les Tchadiens, soyez opérationnels. Nous formons le personnel. C’est pourquoi, si nous décidons de coopérer, nous donnerons des bourses d’études aux étudiants tchadiens pour étudier les sciences nucléaires en Russie », ajoutait M. Shornikov.

« Nous sommes entièrement intégrés du bas de l’échelle de valeur au sommet de celle-ci. Ce qui signifie que nous extrayons de l’uranium, enrichissons de l’uranium, fabriquons des charbons nucléaires, concevons un plan d’énergie nucléaire pour les réacteurs nucléaires, nous exploitons le nucléaire », expliquaient Dmitry Shornikov et son adjoint Ryan Collyer.

L’ACTUALITE DE LA GUERRE DU SAHEL :
EN REALITE LE TCHAD EST «SEUL» FACE A BOKO HARAM, SE PLAINT LE PRESIDENT IDRISS DEBY (RFI, 5 AVRIL 2020)

« Au Tchad, le président Idriss Déby annonce que Boko Haram a été chassé du territoire. Le chef de l’Etat tchadien qui s’est rendu sur le théâtre des opérations, a indiqué que toute la partie tchadienne du Lac Tchad où se trouvaient des éléments de Boko Haram a été nettoyée dans le cadre de l’opération « Colère de Bohoma » lancée, après la mort de plus de 90 soldats tchadiens suite à une attaque de Boko Haram », commentait RFI.

« Le Tchad est seul » et « Idriss Déby s’en plaint », ajoutait la radio française. Face à Boko Haram, le président tchadien affirme que « ses voisins manquent d’engagement alors que son armée a obtenu des résultats » : « Il n’y a pas un seul Boko Haram aujourd’hui au Tchad. Deux postes de commandement essentiels dans le lac Tchad ont donc été repris par nos forces et elles ont détruit sérieusement Boko Haram. Le peu qui reste sont soit rentrés au Niger, soit au Nigeria, soit au Cameroun. C’est fini pour ce qui concerne notre pays et il n’y a donc plus de terroristes maintenant », assure-t-il avant d’ajouter que les forces tchadiennes « sont maintenant à l’intérieur des pays voisins et nous leur apportons notre appui. Malheureusement, depuis notre engagement jusqu’à aujourd’hui, le constat qu’on peut faire est que le Tchad est seul à supporter tout le poids de la guerre de Boko Haram ».

NOTE 1
Le géopoliticien Luc MICHEL est en fait le créateur d’un puissant LOBBY PRO-RUSSE en Europe et en Eurasie depuis trois décennies, mais aussi en Afrique (où il a été un précurseur) depuis les années 2013. L’influence et l’immense popularité de Poutine en Afrique s’explique par un travail de Lobbying, qui a mené à la création d’une RUSSOSPHERE AFRICAINE, qui influence la psychologie des masses populaires africaines et marginalise les élites compradores pro-occidentales. Il est au cœur de cette DIPLOMATIE PARALLELE , dont le but est de « tester le terrain là OU LA DIPLOMATIE PUBLIQUE OFFICIELLE EST FAIBLE OU LIMITEE ».

NOTE 2
« La plupart des opérations de Michel en Afrique promeuvent le panafricanisme et les sentiments anticolonialistes comme point de ralliement pour soutenir la thèse centrale de Michel : que les pays africains gagneraient s’ils se distanciaient de leurs colonisateurs européens et développaient des relations solides avec la Russie (…) L’argument a du succès dans plusieurs pays africains car il repose sur des sentiments réels et répandus au sein de la population. »
La Russie s’appuie également sur le soutien de plusieurs penseurs de la sphère panafricaniste, une idéologie qui « plaide pour une solidarité entre tous les peuples africains, en opposition à un continent dépendant de l’Occident (…) Un monde multipolaire, où les Occidentaux ne dirigent pas tout, est le combat commun des Russes et des panafricanistes », selon les théses de Luc Michel depuis 2013.

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